Merci a Audrey...
Comme promis je mets ta lettre...
Objet : Précarité du métier de codeur LPC
Suite au vide concernant le statut des codeurs au sein de la convention 66, de nombreuses dérives commencent à voir le jour dans les établissements, les associations et les services de soin.
Ces dérives peuvent toucher à plusieurs niveaux le travail des codeurs. Sans parler des conditions de travail désastreuses des codeurs n’étant rémunérés que pendant les semaines scolaires (toutes les vacances scolaires étant décomptées sur leur salaire), la répartition du temps de travail n’étant pas réglementée précisément dans la convention, les employeurs peuvent organiser cette répartition à leur bon vouloir.
Si nous prenons l’exemple d’un temps plein 35h de nombreuses structures souhaiteraient qu’un codeur effectue plus de 27h effectives de présence élève et le reste en temps de réunion. Nous savons tous, que cette répartition est intolérable au vu de l’impossibilité physique de coder plus de 27h hebdomadaires et au vu du travail de préparation effectué (rédaction des bilans, lecture de documents pédagogiques, coordination avec les enseignants et les autres membres de l’équipe, préparation des séances de décodage et des TERMO…). Bien que non exprimé de cette manière, il est bien souvent espéré que ce travail de préparation soit fait de manière « bénévole » ce qui dans une profession reconnue n’est pas acceptable. Certains employeurs envisagent donc de ne plus faire signer de temps complets mais de privilégier des contrats à temps partiel, ce qui leur permettrait de rester sur cette base de suppression des heures de préparation. La qualité de notre travail sur le terrain ne peut qu’en être affectée.
Beaucoup d’espoirs étaient fondés sur la licence professionnelle de codeur LPC, mais la multiplication des diplômés à également un effet pervers. Les employeurs peuvent en toute liberté proposer de telles conditions de travail sans avoir peur de ne pas trouver d’employés puisque de jeunes diplômés arrivent sur le marché du travail et faute de mieux accepteront ce type de contrat. Peut-on encourager des personnes à obtenir ce diplôme en sachant les conditions qui les attendent à leur entrée dans le monde du travail ?
Nous assistons ainsi à une précarisation du métier de codeur LPC entre salaire allant du simple au double d’un mois sur l’autre, chômage estival, temps partiels imposé et la liste est longue. Pendant que certains se félicitent des moyens proposés pour la scolarisation des enfants handicapés, nous voyons que la réalité du terrain peine à suivre ces déclarations d’intentions.
Il est clair que les fonds dont disposent les employeurs ne sont en aucun cas adaptés aux besoins réels du terrain, mais nous ne pouvons accepter de travailler bénévolement pour autant, et nos moyens d’action face aux financeurs restent inconséquents. Nous savons tous que vivre actuellement avec 1200 euros est difficile, mais que dire de 900 ou de 600 ?
C’est pourquoi nous souhaitons une inscription dans la convention 66 d’une répartition juste du temps de travail prenant en compte des heures techniques (ne dépassant pas 27h hebdomadaires), des heures de réunion et des heures de préparation.
A notre niveau nous sommes bien impuissants, c’est pourquoi nous faisons appel à tous afin de porter nos revendications et d’informer le plus grand nombre du devenir incertain de ce métier.
Les codeurs du SSEFIS secondaire grenoblois. Contact : audrey.gb@wanadoo.fr